BOISERIES / DÉCORS PEINTS

Nous arrivons à la phase finale d’un chantier d’extension, de restauration ou de réhabilitation. La structure est terminée, il reste à poser le décor, dont la boiserie est un élément essentiel depuis la fin du XVIe siècle, invention française qui nous fait sortir de l’influence italienne, avec pour rôle premier une isolation de la maçonnerie, et qui, comme tout élément utilitaire et de confort, devient une source de création et d’élaboration du style de l’époque.

Suivant la maison, ou son propre caractère, on préférera une boiserie à la capucine ou une boiserie peinte avec des rechampis à trois ou quatre tons, ou bien encore aux moulures et sculptures dorées à la feuille dans un hôtel parisien. Les boiseries seront droites ou chantournées, à petit ou à grand cadre, toute hauteur, ou conçues en lambris bas pour une chambre, par exemple, surmontées d’un tissu tendu.

Les anciennes techniques éprouvées de peinture éviteront d’avoir des boiseries qui s’écailleront rapidement au lieu de traverser les siècles comme autrefois.

Quelques photos de réalisations dans des châteaux de Normandie, de Picardie, de Bretagne ou du Berry vous donneront l’envie de créer ou de rétablir une pièce dans son atmosphère d’origine.

Le décor peint, déjà utilisé dans l’Antiquité, puis, chez nous, dans les cathédrales, a suivi la mode italienne de la fresque, surtout dans la France méridionale. Celle-ci a fait place, après l’apparition des boiseries aux essences précieuses à la fin du XVIe s., aux décors de faux-marbre, de cartouches et scènes champêtres au début du XVIIe s.. C’est alors qu’aux plafonds à caissons peints du XVIe s. ont succédé les plafonds à la française peints de motifs baroques qui ont atteint leur apogée sous Louis XIII, alors que le style Louis XIV a préféré, pour ses palais, les plafonds à l’italienne avec des toiles peintes.

Sous Louis XV, le XVIIIe siècle a eu l’idée de peindre ses boiseries de singeries, ou de chinoiseries inspirées de la porcelaine importée, puis Marie Antoinette a initié la mode des décors issus de l’Antiquité, bientôt supplantés par  les motifs Retour d’Égypte du Directoire qui ont perduré sous l’Empire et jusqu’à la Restauration.

Vous verrez ci-dessous en exemple des pilastres en faux marbre dans une entrée d’appartement parisien, une petite salle à manger de château, peinte en verni Martin avec faux-marbres sarrancolin pour les chambranles, jaune de Sienne pour les moulures, cartouches ornés de saynètes sur les panneaux.

Réalisations à Paris et dans des chantiers provinciaux près de Versailles, d’Amiens, de Rouen, de Deauville, de Granville, de Saint-Malo, d’Alençon, de Châteauroux, de Bordeaux, d’Aix ou de Nice.